La Chine a connu une augmentation rapide de sa prospérité et de sa qualité de vie au cours des dernières décennies, mais cela n’est pas sans faire naître de nouvelles préoccupations. Grâce à une meilleure qualité de nutrition et un accès facilité aux soins médicaux, ainsi qu’une sensibilisation accrue aux questions de santé comme le tabagisme, les Chinois vivent désormais plus longtemps que par le passé. C’est une évolution positive, mais fournir des niveaux adéquats de soins gériatriques professionnels devient un enjeu croissant.
À l’instar de nombreux pays occidentaux, la Chine a constaté une tendance à la migration urbaine auprès des jeunes générations, plus mobiles, à la recherche d’emplois. Sans le soutien de la famille proche, un nombre croissant de personnes devra se tourner vers les maisons de retraite en vieillissant. Actuellement, les plus de 60 ans en Chine constituent plus de 18 % de la population. Cela représente le chiffre impressionnant de 250 millions de personnes âgées. Parmi elles, beaucoup pourraient avoir besoin de soins professionnels, ce qui exerce une pression sur le secteur pour qu’il se développe rapidement. Jusqu’à récemment, l’absence d’une approche harmonisée a laissé la porte ouverte à des variations dans la qualité des soins entre les établissements, mais cela est sur le point de changer grâce à une nouvelle norme nationale.
L’Administration centrale pour la régulation du marché chinois (SAMR), en collaboration avec la SAC, a entrepris d’améliorer la manière dont les soins sont fournis avec la publication de la norme GB 38600-2019 – Spécification de base pour la sécurité des services dans l’organisation des soins aux personnes âgées.
Selon un porte-parole du Ministère chinois des affaires civiles, qui a participé activement au développement et à la promotion de la norme, « il s’agit de la première norme nationale obligatoire dans le domaine des soins aux personnes âgées. Les exploitants d’établissements de soins en Chine bénéficieront d’une période de transition allant jusqu’au 1er janvier 2022 pour mettre celle-ci pleinement en œuvre ». Il convient de souligner que la Chine a recours aux normes pour éviter de créer une législation complexe : environ 2 100 normes nationales chinoises (soit près de 5 % du total) ont ainsi été inscrites dans la loi.
Le Ministère des affaires civiles explique que tout est mis en œuvre afin de ne laisser personne de côté. « Au cours de la première partie d’une approche en trois volets, les autorités chinoises s’efforcent de faire connaître la nouvelle norme. La deuxième phase consistera à soutenir sa mise en œuvre par les établissements de soins pour personnes âgées, tandis que la troisième et dernière étape consistera à vérifier que tous les opérateurs suivent correctement la norme. » Des agents chargés de l’application de la loi utiliseront une liste de contrôle simplifiée pour s’assurer de la conformité de ces établissements.
Les résidents des maisons de retraite seront les premiers à bénéficier de la nouvelle norme, mais celle-ci aura également l’avantage de simplifier les processus administratifs, en permettant d’éviter la délivrance de licences d’exploitation individuelles au cas par cas. Selon le Ministère des affaires civiles, la norme comporte sept parties incluant les exigences communes, l’évaluation des risques en matière de sécurité, les services de protection et les exigences de gestion.
La norme GB 38600 est conçue pour s’articuler avec deux normes existantes. Les niveaux de service de base sont définis par la norme GB/T 35796-2017 – Spécification de base pour la qualité de service dans l’organisation des soins aux personnes âgées, tandis que la manière dont les maisons de retraite sont classées est couverte par la norme GB/T 37276-2018 – Classification et accréditation pour l’organisation des soins aux personnes âgées. Le Ministère des affaires civiles a déclaré qu’« ensemble, ces normes joueront un rôle essentiel dans la promotion du développement et de la prospérité de l’industrie chinoise des services de soins aux personnes âgées ».