Selon la dernière édition du Rapport sur les risques mondiaux du Forum économique mondial (WEF), les changements climatiques, les dommages environnementaux imputables à l’activité humaine et les inégalités creusées par la pandémie de COVID-19 sont quelques-unes des principales menaces auxquelles notre monde sera confronté dans la décennie à venir. Or, comme le précise ce rapport, nous devons pouvoir compter sur une coopération mondiale, un partage d’information et une coordination efficaces pour être à la hauteur des défis.
Nous nous sommes penchés sur les principaux risques mis en lumière par ce rapport pour comprendre comment nous pouvons nous préparer à relever ces défis, pour un monde post-pandémie plus durable.
Risques environnementaux
Bien que les mesures de confinement adoptées un peu partout dans le monde aient permis de réduire les émissions de carbone, la situation n’est guère réjouissante. Ce rapport montre que, dès lors que les déplacements reprendront, les émissions augmenteront de nouveau.
La mise en place d’un système de management environnemental fondé sur ISO 14001 aide les organisations à décrypter les différentes options pour adopter une approche stratégique de leurs activités. Un tel system leur permet de mieux comprendre l’impact de leurs activités sur l’environnement afin de fixer des objectifs précis et de prendre des mesures concrètes pour atteindre ces objectifs.
En complément, la série de normes ISO 1406x fournit des informations détaillées sur le calcul de l’empreinte carbone de différents produits et processus, et offre davantage de clarté s’agissant des méthodes dont l’efficacité est avérée et des points susceptibles d’être améliorés.
La réalisation des objectifs de la neutralité carbone à l’échelon mondial exige par ailleurs d’importants investissements, et la finance durable peut y contribuer. Le comité technique ISO/TC 322, Finance durable, récemment créé, établit un cadre pour l’élaboration de nouvelles normes qui définiront et orienteront certaines activités de la finance durable.
Celles-ci viendront compléter d’autres normes en cours d’élaboration, comme la future série ISO 14030 sur les titres de créance verts, et ISO 14097 pour l’évaluation et la déclaration des investissements et des activités de financement au regard du changement climatique.
Maladies infectieuses
La pandémie de COVID-19 a souligné les faiblesses de nos systèmes de santé et les disparités en termes d’accès à ces systèmes. Il n’est donc guère surprenant que le risque lié aux maladies infectieuses soit désormais classé au premier rang de la liste établie par le rapport du WEF.
L’ISO propose de nombreuses normes visant à assurer un niveau de qualité et de sécurité convenu à l’échelon mondial dans le domaine des soins de santé. Ces normes contribuent directement à limiter les risques, notamment dans le domaine de la microbiologie, des équipements médicaux, des salles blanches, de la stérilisation ou des filtres à air.
En réponse à la crise, les experts de l’ISO du monde entier travaillent actuellement sur des recommandations spécifiques visant à aider les organisations, y compris les services de santé, à faire face. Leurs travaux portent notamment sur le futur Accord international d’atelier IWA 38, Building guideline of emergency medical facility, fondé sur les recommandations appliquées dans les hôpitaux de Beijing et de Wuhan et plus d’une dizaine d’hôpitaux dédiés au traitement de maladies respiratoires infectieuses alors que la pandémie faisait rage. Cet IWA aidera les établissements médicaux à bâtir rapidement ce type d’installations de manière à prévenir et à maîtriser la propagation des maladies infectieuses sur la base des derniers éléments et recommandations scientifiques disponibles.
Un autre livrable en cours d’élaboration, l’IWA 36, Guidelines for contactless delivery service, participera également aux efforts déployés partout dans le monde. Cet Accord international d’atelier établira des recommandations relatives aux services de livraison sans contact afin de limiter le risque d’exposition aux maladies infectieuses pour les livreurs, tout en protégeant les clients.
Failles de cybersécurité
Du fait de la pandémie, l’activité sur Internet a connu un boom sans précédent l’an dernier, tout comme le nombre de cyberattaques. La cybersécurité est désormais l’un des principaux risques mis en avant par le rapport du WEF. Afin de soutenir le secteur de la cybersécurité, l’ISO s’est récemment associée à la Commission électrotechnique internationale (IEC) pour publier l’ISO/IEC TS 27110, Sécurité de l’information, cybersécurité et protection de la vie privée – Lignes directrices relatives à l’élaboration d’un cadre en matière de cybersécurité.
Face à la multiplicité des cadres de cybersécurité disponibles, cette spécification technique offre un ensemble de concepts et de définitions de base convenus à l’échelon international pour des approches harmonisées. Elle permet ainsi de gagner un temps précieux pour combattre des menaces bien réelles en termes de cybersécurité plutôt que de s’embarrasser des concepts et de la terminologie.
Ces lignes directrices sont complétées par l’ISO/IEC TS 27100, Information technology – Cybersecurity – Overview and concepts, qui donne une définition de la cybersécurité, en détermine le cadre en termes de gestion des risques associés à la sécurité de l’information disponible sous forme numérique, et décrit les liens pertinents, notamment le lien entre la cybersécurité et la sécurité de l’information.
Renforcer la résilience des collectivités
La pandémie de COVID-19 a brutalement mis en lumière nos points faibles dans une multitude de domaines, et si l’on devait n’en tirer qu’une seule leçon, ce serait qu’il nous faut renforcer notre capacité à surmonter les crises de demain.
La future ISO 22393, Security and resilience – Community resilience – Guidelines for planning recovery and renewal, vise non seulement à apporter des réponses aux effets immédiats de la COVID-19, mais aussi à soutenir une planification sur le long terme. Cette norme couvrira notamment la reprise des services de base, la continuité du soutien aux plus vulnérables, la réouverture des écoles, la reprise des déplacements, la relance économique dans les secteurs de la vente au détail et de la restauration.
Cette nouvelle norme abordera les lacunes de la société exacerbées par l’impact de la pandémie et proposera des solutions dans des domaines tels que les infrastructures contribuant à la réduction des émissions de carbone, l’hébergement d’urgence, le bénévolat, et bien d’autres encore.
Ces normes sont quelques exemples parmi les milliers de normes qui nous aident non seulement à gérer et à limiter les risques futurs, mais aussi à contribuer directement à la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies.